1. |
Les Bergers
07:43
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(Que faire) Des Bergers
Ils viennent une main tendue
Ils tiennent la laisse de l’autre
Ils disent qu’ils disent ce qu’il dit
Mais l’autre lui se tait
Ou se trompe
Ou s’étouffe
Alors qu’ils disent ce qu’ils disent tant qu’ils peuvent !
Il y a en nous cette voix qui s’élève
Nous n’avons que faire des bergers
Et des barbelés
De l’homme providentialisé
Et demain j’adhère
Je me joins à ta colère
Et c’est toute une vie derrière
À tes mains inutiles
Depuis qu’elles ont signé
À tes joues qui se creusent
À tes poignets usés
Et comme tous les jours on erre
Tous les jours on inflige
Des dégâts dans nos liens
Nous n’avons que faire des guerriers
Et des coups donnés
On sait que le chemin est ailleurs
Par des sentiers sans balise
Sans bagage, sans rien
Il n’y a rien que l’on puisse tenir si haut
Que ces gestes esquissés dans le noir
Qu’un lendemain qui chante aujourd’hui
Il n’y a rien que l’on puisse tenir si haut
Ces gestes esquissés dans le noir brillent comme si on se voyait dedans
Et toi dans ton cri, va savoir qui de nous deux se voit dedans
L’enfant du désaide à qui rien ne nuit mais qui s’éprouve vivre
Et puis sur son mur un miroir sait qu’on se voyait dedans
Et toi dans ton cri l’enfant du désaide
À qui rien ne nuit mais qui s’éprouve vivre
Et toi tu t’épuises et ton manque se creuse
Et toi, tu t’épuises et son manque te creuse
Tous tes bourgeons s’amassent atrophiés sur le sol
Et puis s’amenuise ta détermination
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2. |
Secondus
04:28
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Ici, c’est la temporalité
Comme on vit, il faut s’y habituer
Chaque pas coûte et s’efface dans la nuit
Chacun fuit, dort, revient, puis disparaît
D’aucun s’estime assez pour en jouir, ici c’est la temporalité
Là-bas c’est
Là-bas c’est tout immédiatement
Là-bas c’est
Là-bas c’est et le jour et la nuit
Là-bas c’est
Là-bas c’est dur ou doux quand on veut
Là-bas c’est
Là-bas c’est géométrique
Là-bas c’est
Là-bas c’est un peu moins bien qu’ici en mieux
Là-bas c’est
Là-bas c’est loin mais c’est beau
Là-bas c’est
Là-bas c’est la dernière fois que je le dis
Là-bas c’est
Là-bas c’est rose pâle avec des reflets gris-bleu
Là-bas c’est
Là-bas c’est suffisamment loin d’ici
Restez-là, avec une telle attitude qu’on pourrait croire au-delà que rien ne sert de courir.
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3. |
Le Grand Vertige
02:30
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Chacun de nous prend ses jambes à son cou
Et les noue
Pour ne pas oublier
Jour après jour s’ouvre le grand vertige
Ça se fige
Comme nos visages sur les clichés (que la chimie fait tenir)
Mis bout à bout tous ces moments m’épuisent
Ça se brise
Et les éclats se répandent
Chacun de vous croit qu’on meurt, mais c’est faux !
On s’en fout, en fait
Nous, on n’est pas trop du genre cliché, ici, ouais.
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4. |
Une Proposition
06:46
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Venu d’ailleurs, alien ici, je me demande
Comment appartenir au monde avec ma peau ?
Elle est verte, en veux-tu ?
Elle est verte, en veux-tu vraiment ? Elle est verte, en veux-tu ?
Naître, inutile, perdu d’avance, je te l’annonce
Que soit le bienvenu celui qui te dit : « tiens ! je te donne ma pomme. »
Elle est verte, en veux-tu ?
Elle est verte, en veux-tu vraiment ? Elle est verte, en veux-tu ?
Mais qu’attends-tu, depuis ce matin
Pour t’ouvrir et te rouler dans l’herbe ?
Elle est verte, en veux-tu ?
Elle est verte, en veux-tu vraiment ? Elle est verte, en veux-tu ?
(L’enfant défaillant)
Je suis l’enfant défaillant, avec un goût de fer au bout de la langue
Je suis l’enfant défaillant de la Terre
Et j’aime user ma mère
Je suis celui qui attend
Avec des mots qui se perdent comme des claques
Je suis l’enfant qui a besoin qu’on le calme
En l’absence de saint, sans Vénus allumée
En moi s’ouvre un cratère
Et c’est lave où l’on brûle
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5. |
Des Hommes Femmes
07:19
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On était là, l’un à côté de l’autre
On n'avait rien
On n'avait rien d’autre à faire
Que de se tenir la main
On était bien
On avait pris de la drogue
Je ne vous en dirais pas davantage
Mais le ciel était là, sous nos pieds
Je vous laisse alors imaginer
On était loin
Il n’y avait rien pour nous tenir au sol
On avait le vent et le courant
Avec nous les fils s’électrisent
Pour un peu, la mer s’étalerait
Comme un lit où l’on pourrait s’aimer
Et des hommes femmes devenaient doux
Dans leur main la paume, c’est tout comme, c’est tout comme
Des années de sel, et du rhum, et du rhum
Et des hommes femmes s’amarraient…
Derrière une haie de bambou, lauriers bas fleuris roses
S’étend une plaine indécise
Dont je voudrais vous dire ce qu’il me souvient
Ses bords se plongent dans la mer
On n’y voit point de limite
(Je fais le point sur le site)
Des coraux décorant des murs d’eau
soupèsent nos brasses-papillons
Au fait, je voulais vous parler de la plaine
En fait, c’est un champ de mines
Partout s’égarent les débris épars
De ces explosions indolores
On n’en craint pas les éclats
Au contraire, on se réjouit
Comme des brebis sans maître
On vient ici se repaître
Volontairement égaré.e.s
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6. |
Post-Extra
03:57
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7. |
Deux Portes
09:31
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Pendant que tu te stockes les dividendes, la première porte craque et c’est deux villes en une
Tu crois que le monde se divise en deux catégories, mais c’est l’inverse
Et c’est ton propre sang que tu déverses
Tu crois que le monde se divise, mais il tient à l’unité
Laisse de côté ce que tu crus, c’est du tout cuit, il te faut du neuf
Tu crois que le monde se divise
Si tu perds tes esprits, sois sans inquiétude, on les retrouvera
À rester indécis, c’est le sort de ta classe qui glisse entre tes doigts
« Approchez ! V’nez ici ! »
Sur le pas des deux portes, on leur tint ces mots-là
Devant vous, deux portes identiques
Toutes les deux assez cadenassées
Pour tenir un siège, un déluge
Mais l’une d’elle, je sais, peut céder
Attendez mes ordres pour agir
À mon top prenez l’autre porte
Si cette porte est close, attendez
Que quelqu’un vous dise d’avancer
C’est une danse exquise quand on sait
Qu’elle est née d’incises, dans les plaies
Des esclaves s’y sont essayé
Y a leur sang, encore, sur le seuil
Si tu perds tes esprits, sois sans inquiétude, on les retrouvera
À rester indécis, c’est le sort de ta classe qui glisse entre tes doigts
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8. |
L'Ascension
04:08
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L’ascension
est un leurre de l’eau
qui s’écoule de nos corps
vidés par la chaleur
L’ascension
éteint leur ambition
d’atteindre le désert
dans le cœur
L’ascension
est un leurre de l’eau
qui s’écoule à petit flux
de bonheur dans la roche
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Le Crapaud et La Morue Pays de la Loire, France
Quatre mecs de la Sarthe qui distillent du rock, du noise et de la chanson dans le vieil alambic du grand père (sans aucune autorisation légale). Disponible dans tous les bons cavistes.
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